« (...) La culture historique, le sens politique, la divination des évènements, étaient vraiment prodigieux chez Jacques Bainville. (Son ouvrage : De l'Allemagne, second volume). Il m'est venu cette idée ce soir : il y a là les bienfaits du pessimisme. Bainville était certainement tuberculeux. ................................ Cela devait encore nourrir son pessimisme naturel, lui faire tout voir, tout juger, sous l'angle le plus fâcheux, le plus décevant, comme une duperie générale, avec même, peut-être, une sorte de jouissance d'esprit à tout voir ainsi et à n'attendre de tout que mécomptes. Sa connaissance de l'histoire et de la politique devant les erreurs de la politique française après la guerre de 1914-1918 s'en trouvait renforcée, sa clairvoyance plus vive. Le pessimisme, c'est la clairvoyance, la prudence, la méfiance. L'optimisme, c'est l'aveuglement, la confiance, pour tout dire d'un mot : la bêtise. (...) »
Paul Léautaud, Lundi 22 avril 1940, Journal littéraire, Tome 3 ; Mercure de France.
Les pessimistes à long termes ont toujours raison.
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerJe découvre votre blog par hasard. Céline, Léautaud, Mirbeau, Cioran, Lichtenberg, Chamfort, etc... une bonne partie de la crème de mon gateau. Vous passez des extraits de Léautaud-Mallet. Si c'est par manque de l'intégrale des 39 entretiens, je vous les fournirai volontiers. Plus on est de fous...
Cordialement.
musicalr@sfr.fr
ps : vous devriez peut-être "modérer vos commentaires"... pour éviter tout débordement.
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