« Dans nos sociétés monogames, se marier c'est diminuer de moitié ses droits et sa liberté ; mais, en revanche, c'est doubler ses devoirs et ses charges. Et quels devoirs ? Depuis que vous avez admis vos femmes à délibérer, le bas intérêt a envahi la maison, toute résolution généreuse y est redoutée comme une criminelle folie. Le soin honteux du bien-être, le plus misérable calcul, la crainte de hasarder avec votre vie la sécurité de la famille, une poltronnerie vous sont imposés comme les obligations les plus sacrées. Bon père, bon époux, c'est-à-dire lâche citoyen, conscience faussée et vénale, intelligence abâtardie, voilà les titres ridicules qui vous servent aujourd'hui d'épitaphe. Vantez les femmes, félicitez-vous de les avoir affranchies : elles ont inventé les mœurs bourgeoises, elles ont fait de vous une race de Chrysales, qui a désappris sous leur joug la pratique de toutes les vertus fortes et qui ne peut plus en entendre le nom sans trembler et sans frémir de plaisir en se remuant douillettement dans ses habitudes de servilité. (...) »
Propos d'Arthur Schopenhauer, rapportés par Armand Challemel-Lacour dans son ouvrage posthume « Études et réflexions d'un pessimiste » publié en 1901, dont un extrait est repris dans la seconde partie de l' « Essai sur les femmes » de Schopenhauer, publié en 2007 aux Éditions de L'Herne.
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