24 octobre 2010

Premières lignes : Le joueur de FÉDOR DOSTOÏEVSKI


« Enfin, me voilà rentré après ces deux semaines d'absence. Tout la famille était à Roulettenbourg depuis trois jours. Je pensais qu'ils m'attendraient impatiemment - que non. Le général avait un air de détachement extrême, il m'a parlé de haut et m'a renvoyé vers sa sœur. A l'évidence, ils avaient réussi à dénicher de l'argent. J'ai même eu l'impression que le général éprouvait comme de la gêne à me voir. Maria Filippovna n'avait pas une seconde à elle, elle ne m'a parlé que peu de temps ; n'empêche que, l'argent, elle ne l'a pas refusé, elle a refait le compte et a écouté tout mon rapport. Au repas, on attendait Mezentsov, le petit Français et un Anglais que je ne connaissais pas : comme toujours - il y a de l'argent, on tient tout de suite table ouverte, à la mode de Moscou. Polina Alexandrovna, m'apercevant, m'a demandé pourquoi j'avais été si long, et, sans attendre ma réponse, est repartie je ne sais où. Elle est repartie exprès, c'est sûr. Pourtant, il faudra bien que nous parlions. Il y a de quoi dire, à force. (...) »
 
Fédor Dostoïevski, Le joueur (1866) ; traduction de André Markowicz.

1 commentaire:

  1. ANCIENS COMMENTAIRES (OVERBLOG)
    +++++++++++++++++++++++++++++++

    Contente de repasser par ici et ... de dévorer des articles sur des livres que j'aime.

    Plein d'inspiration pour la suite

    Commentaire n°1 posté par NowmadNow le 21/12/2010 à 00h06

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