Les récits anti-bellicistes d'écrivains ayant été confrontés à la guerre sont nombreux, il y a les chefs-d’œuvre bien connus (Voyage au bout de la nuit par exemple), et puis il y a les livres qui ont moins marqué, mais qui ont apporté leur caillou au muret du pacifisme qui ne retient pas grand-chose de la furie meurtrière des hommes, mais entretient au moins l'espoir de ne pas être totalement submergé par la déraison dominante.
Ce premier roman de John Dos Passos est de cette seconde catégorie. Sans parler de roman raté (il ne l'est pas), ce texte me paraît avoir assez peu d'impact. Il se présente comme le récit initiatique d'un jeune homme curieux et plein de convictions à son départ, et qui face à la réalité des horreurs qu'il constate et de la duperie dont il se sent victime, s'en éloigne. En tant qu'ambulancier, il ne vit pas la guerre de front, mais est aux avant-postes pour en constater le carnage et l'absurdité, qu'il reporte avec beaucoup de distance, comme quelqu'un d'étranger aux évènements.
Mais la partie la plus intéressante du livre est à mon sens sa préface, rédigée par Dos Passos une cinquantaine d'années plus tard (si ma mémoire ne me trahit pas). On y découvre un regard plein de sagesse sur l'attitude et le discours qu'il eût jeune homme. Sa position au sujet de l'impact des idéologies et des idéologues sur les esprits en formation des jeunes générations est notamment du plus grand intérêt.
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