« (...) L'homme [...], si ostentatoire qu'il se montre au point de vue de l'honneur, en fait rarement preuve dans les circonstances vitales. Il peut être honorable dans le jeu, car le jeu est un simple amusement, mais il est rarement honorable en affaires, car c'est là une question de pain. L'honneur le guide peut-être dans ses sports, aussi longtemps que l'enjeu est insignifiant, mais l'empêche rarement de faire des parjures dans un procès juridique ou de frapper au-dessous de la ceinture dans un combat quelque peu sérieux. L'histoire de toutes ses guerres est une histoire d'allégations mutuelles de pratiques déshonorantes, et ces allégations sont presque toujours bien fondées. La meilleure imitation de l'honneur qu'il puisse jamais produire dans ses guerres est une sentimentalité très assurée qui lui fait prendre l'attitude humaine à l'égard d'un adversaire blessé ou désarmé ou encore rendu inoffensif de toute autre façon. Même là, son soi-disant honneur n'est rien de plus qu'un geste théâtral, à la fois stupide et malhonnête. Dans un vrai combat, il mord. »
H.L. Mencken, extrait de Défense des femmes (1918), traduit de l'anglais par Jean Jardin ; Gallimard, 1934.
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