« (...) dans ce monde complètement dépourvu d'idéalisme clair et, par là, dominé par le culte du matérialisme, le mariage offre la meilleure carrière à laquelle une femme moyenne raisonnable puisse aspirer et, dans nombre de cas, la seule qui offre vraiment des moyens d'existence. Ce qui est estimé et apprécié dans notre société matérialiste et inintelligente, ce sont précisément ces petites capacités pratiques auxquelles excelle l'homme et qui lui tiennent place d'intelligence. La femme, excepté dans les cas où elle montre une tendance masculine qui frise la pathologie, ne peut espérer pouvoir concurrencer les hommes dans ce domaine ; mais elle est toujours libre d'échanger ses charmes contre une part substantielle des bénéfices de l'homme, et c'est ce qu'elle s'efforce presque toujours de faire. Elle s'efforce de trouver un mari, et trouver un mari c'est, dans un certain sens, s'attacher un spécialiste pour ces besognes où elle manque d'habileté. C'est pourquoi elle a au moins un principe ferme dans la lutte pour l'existence, où la possibilité de subsister est principalement basée non sur des talents qui lui sont propres, mais sur ceux dont elle manque généralement : avant de succomber dans la lutte, y faire succomber un homme. Grâce à sa ruse, elle sait changer son désavantage en avantage. (...) »
H.L. Mencken, extrait de Défense des femmes (1918), traduit de l'anglais par Jean Jardin ; Gallimard, 1934.
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