Suite chronologique des Souvenirs d'un pas grand-chose, bien qu'écrit une dizaine d'années plus tôt, Factotum s'attarde sur les premiers pas de Henry Chinaski - l'alter-ego de Bukowski - dans la vie d'adulte. Bukowski revient sur les années qui ont suivi son départ du domicile parental, ses pérégrinations à travers les États-Unis, en quête de son oxygène : l'ivresse. On le suit ainsi à la Nouvelle Orléans, à New-York, à Miami, mais toujours, Chinaski revient à son port d'attache : Los Angeles. On découvre avec étonnement un Bukowski assez fidèle en amour en comparaison de certains de ses autres romans, longtemps fixé à la même femme, Jan, qui lui donne le change dans son jeu de massacre, une femme alcoolique, parfois hystérique, infidèle, paumée, mais qui semble ressentir une réelle affection pour Chinaski/Bukowski. Comme son titre l'indique, Factotum s'attarde avant tout sur la kyrielle de boulots minables que Bukowski exerce par nécessité, sans ne jamais tomber dans la résignation et la docilité des prolos qu'il côtoie. Bukowski ne se plie à aucune règle, ne craint jamais d'être viré, ce que ses patrons ne manquent jamais de faire, et généralement sans tarder. Tour à tour préparateur de commandes, manutentionnaire, gardien de nuit, ouvrier d'entretien, Bukowski enchaine les expériences sans intérêt comme les chapitres de son roman. Il en tire régulièrement des observations à l'incisivité parfois « célinienne » :
"Tu donnais huit heures au patron, mais il en voulait toujours plus. Par exemple, il ne te laissait jamais partir avant 6 heures. Des fois que tu aurais eu le temps de penser."
"Je ne pouvais me décider à lire les offres d'emploi. La seule pensée de m'asseoir en face d'un type derrière un bureau pour lui dire que je cherchais un boulot, que j'étais qualifié, c'était trop pour moi. Franchement, la vie me faisait horreur, tout ce qu'un homme devait faire pour avoir de la bouffe, un pieu et des fringues. Aussi je restais au lit à picoler. Quand on boit, le monde est toujours dehors, mais pour le moment, il ne te tient pas à la gorge."
Mais Bukowski reste Bukowski, avec son style unique, son humour tout aussi particulier, son ignorance des tabous, sa capacité à dépeindre les situations les plus désespérées avec recul et légèreté, et puis son irrésistible besoin de mettre les pieds là où la plupart des écrivains se refusent de se risquer :
"Y'a rien de pire que de terminer une bonne chiée et de se relever pour s'apercevoir que le dévideur de P.Q. est vide. Le pire être humain de la terre mérite de se torcher le cul. Ça m'est arrivé de me relever pour découvrir qu'il n'y avait plus de papier, de chercher le papier protège-sièges et il n'y en avait plus non plus. Tu te lèves pour constater que le tien vient de tomber dans l'eau. Après ça, tu as peu d'alternatives. Celle que j'ai trouvée et qui me satisfait le plus, c'est de m'essuyer avec mon slip, de le coller dans la cuvette, de tirer la chasse et de boucher les chiottes."
Comment ? N'avez toujours pas envie de découvrir Bukowski ?!?
"Tu donnais huit heures au patron, mais il en voulait toujours plus. Par exemple, il ne te laissait jamais partir avant 6 heures. Des fois que tu aurais eu le temps de penser."
"Je ne pouvais me décider à lire les offres d'emploi. La seule pensée de m'asseoir en face d'un type derrière un bureau pour lui dire que je cherchais un boulot, que j'étais qualifié, c'était trop pour moi. Franchement, la vie me faisait horreur, tout ce qu'un homme devait faire pour avoir de la bouffe, un pieu et des fringues. Aussi je restais au lit à picoler. Quand on boit, le monde est toujours dehors, mais pour le moment, il ne te tient pas à la gorge."
Mais Bukowski reste Bukowski, avec son style unique, son humour tout aussi particulier, son ignorance des tabous, sa capacité à dépeindre les situations les plus désespérées avec recul et légèreté, et puis son irrésistible besoin de mettre les pieds là où la plupart des écrivains se refusent de se risquer :
"Y'a rien de pire que de terminer une bonne chiée et de se relever pour s'apercevoir que le dévideur de P.Q. est vide. Le pire être humain de la terre mérite de se torcher le cul. Ça m'est arrivé de me relever pour découvrir qu'il n'y avait plus de papier, de chercher le papier protège-sièges et il n'y en avait plus non plus. Tu te lèves pour constater que le tien vient de tomber dans l'eau. Après ça, tu as peu d'alternatives. Celle que j'ai trouvée et qui me satisfait le plus, c'est de m'essuyer avec mon slip, de le coller dans la cuvette, de tirer la chasse et de boucher les chiottes."
Comment ? N'avez toujours pas envie de découvrir Bukowski ?!?
ANCIENS COMMENTAIRES (OVERBLOG)
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C'est étrange, il y a des livres qui ... m'intimident. C'est le cas de ceux de Bukowski... Je sais qu'un jour je m'y plongerais dedans et que ça me marquera, mais je repousse ce moment... ;)
Etre intimidée par des livres, qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre...
Sur la blogosphère, les tags ou questionnaires à gogo pullulent, il faudrait que je t'en trouve un qui ne soit pas trop idiot, histoire d'en apprendre un peu plus sur Hank-Holden ;)
Lili K.
Commentaire n°1 posté par Lili K. le 21/03/2008 à 12h22
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On se fait parfois des idées fausses sur certains écrivains. Les critiques que j'avais pu lire sur Bukowski m'avaient mis sur la voie d'un auteur décapant tendance glauque. J'étais bien à côté de la plaque, il y a toujours de la légèreté, de l'humour et meme une certaine forme de tendresse dans ce qu'il écrit.
questionnaire ? tu veux dire : un truc pas trop glacial et pas trop effrayant ? ;-)
Commentaire n°2 posté par Hank le 04/04/2008 à 01h08
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un de mes auteurs préféré pour sa liberté de ton et sa liberté tout court. Le monde aurait vachement moins de problêmes avec un peu plus de buck...
Commentaire n°3 posté par jlm le 23/06/2008 à 10h55