On ne peut pas prétendre s'intéresser à la littérature américaine du XXème siècle sans chercher à découvrir au moins quelques textes d'Hemingway. Je garde un souvenir très dilué d'une lecture lointaine du Vieil homme et la mer, tellement dilué que je ne me souviens à peu près que de l'avoir lu dans mon enfance. J'avais envie d'y revenir, et si possible par le biais d'un texte court pour ne pas trop perdre mon temps en cas de déception. Niveau concision, j'étais servi avec L'étrange contrée et ses 110 pages tout juste. L'histoire m'intriguait, il me semblait y avoir un bon ressort dramatique, mais j'ai finalement l'impression d'avoir été berné par l'éditeur (Folio en l’occurrence), avec un quatrième de couverture en partie à côté de la plaque. Je cite :
"Un écrivain désabusé voyage en Floride avec une femme beaucoup plus jeune que lui : il vont au restaurant, boivent un verre, parlent de la guerre d'Espagne, de leur vie, d'avenir et font l'amour..."
Jusque là, pas de problème.
"Soudain tout se trouble, le soupçon de l'inceste rôde, les difficultés à écrire et à vivre ressurgissent et, avec elles, l'inexorable fatalité".
Alors là, je sèche. De deux choses l'une, soit les bavardages incessants m'ont endormi au point de lire ce roman en diagonale, soit les éditions Folio devraient éviter de sous-traiter la rédaction de leurs résumés à un service de réinsertion des Alcooliques Anonymes. Je ne vois pas très bien où rôde "le soupçon de l'inceste" dans ce roman. En dehors du fait que Roger ait été l'amant de la mère de Helena (sa nouvelle femme), je ne vois pas trop à quel endroit il est question d'inceste, même de vagues soupçons. Vous me direz, quelle importance ? Aucun, si ce n'est que c'est précisément ce point de détails qui me semblait faire la singularité de l'histoire, qui du reste n'est pas fameuse sur une bonne partie du roman. A la virée de deux pauvres amoureux transis se substitue seulement en fin de récit des réflexions un peu poussées, sur l'écriture (relativement intéressantes) principalement. Le personnage masculin - si fade sur les 80/90 première pages - prend enfin un peu de relief sur la fin du récit, dans la lutte qu'il s'efforce à mener contre sa propre nature pour faire durer aussi longtemps que possible la période de doux flottement qui suit le mariage. Le personnage féminin reste pour sa part à peu près aussi creux et docile d'un bout à l'autre du récit. Quant au style d'Hemingway, je me demande en fin de compte si je l'apprécierais davantage dans un texte plus inspiré, il me semble en effet manquer cruellement d'ironie et d'humour, mais je n'en resterai sans doute pas sur ce maigre récit avant de l'enterrer définitivement...
"Un écrivain désabusé voyage en Floride avec une femme beaucoup plus jeune que lui : il vont au restaurant, boivent un verre, parlent de la guerre d'Espagne, de leur vie, d'avenir et font l'amour..."
Jusque là, pas de problème.
"Soudain tout se trouble, le soupçon de l'inceste rôde, les difficultés à écrire et à vivre ressurgissent et, avec elles, l'inexorable fatalité".
Alors là, je sèche. De deux choses l'une, soit les bavardages incessants m'ont endormi au point de lire ce roman en diagonale, soit les éditions Folio devraient éviter de sous-traiter la rédaction de leurs résumés à un service de réinsertion des Alcooliques Anonymes. Je ne vois pas très bien où rôde "le soupçon de l'inceste" dans ce roman. En dehors du fait que Roger ait été l'amant de la mère de Helena (sa nouvelle femme), je ne vois pas trop à quel endroit il est question d'inceste, même de vagues soupçons. Vous me direz, quelle importance ? Aucun, si ce n'est que c'est précisément ce point de détails qui me semblait faire la singularité de l'histoire, qui du reste n'est pas fameuse sur une bonne partie du roman. A la virée de deux pauvres amoureux transis se substitue seulement en fin de récit des réflexions un peu poussées, sur l'écriture (relativement intéressantes) principalement. Le personnage masculin - si fade sur les 80/90 première pages - prend enfin un peu de relief sur la fin du récit, dans la lutte qu'il s'efforce à mener contre sa propre nature pour faire durer aussi longtemps que possible la période de doux flottement qui suit le mariage. Le personnage féminin reste pour sa part à peu près aussi creux et docile d'un bout à l'autre du récit. Quant au style d'Hemingway, je me demande en fin de compte si je l'apprécierais davantage dans un texte plus inspiré, il me semble en effet manquer cruellement d'ironie et d'humour, mais je n'en resterai sans doute pas sur ce maigre récit avant de l'enterrer définitivement...