Tout comme Un bon jour pour mourir, qui m'avait beaucoup enthousiasmé cet été, Nord-Michigan est l'un des premiers romans de Jim Harrison. L'auteur y traite du difficile passage du cap de la quarantaine, à travers l'histoire de Joseph, instituteur de campagne, fils de fermiers d'origine suédoise. Joseph vit seul avec sa mère mourante, a la tête pleine de projets qu'il n'a jamais eu la volonté de réaliser, et ploie sous le poids des sollicitations de son amie d'enfance Rosealee qui après six ans de relations amoureuses complexes serait désireuse de s'engager. De plus, l'école dans laquelle il enseigne va fermer, amenant Joseph à se remettre en question professionnellement. Doit-il accepter une mutation, ou reprendre la ferme de ses parents ? Joseph est en plein doute et n'a aucune idée de ce qu'il désire vraiment. Sa vie se complique lorsque Catherine, une élève de 17 ans aussi jolie qu'instable et délurée, se met à lui tourner autour. Joseph ne tarde pas à céder aux avances de la jeune fille, en dépit de son amour pour Rosealee et du poids de la morale. A travers la jeunesse de Catherine, Joseph se sent revivre, mais les échéances qui le guettaient le rattrapent vite. Il y a sans doute beaucoup de Jim Harrison dans le personnage de Joseph, qui souffre comme lui d'une infirmité (une jambe grièvement blessée durant son enfance, Harrison ayant pour sa part perdu un œil dans son enfance), des origines suédoises (que Harrison tient de sa mère), et bien sûr le Michigan où Harrison a lui-aussi grandi, sans oublier l'amour de la nature partagé par l'auteur et son personnage. Comme sans doute dans tous les romans de Jim Harrison, cette nature est omniprésente, son souci du détail rend palpable au lecteur cet environnement rural chargé d'authenticité. Les personnages sont comme toujours très forts et attachants, et l'histoire suffisamment prenante pour retenir l'attention tout au long du roman. Je garde toutefois une préférence pour Un bon jour pour mourir, peut-être pour le côté plus impliqué de son récit à la première personne (peut-être Harrison était-il gêné par l'aspect immoral de l'aventure de Joseph avec la jeune Catherine, toujours est-il qu'il a opté pour une narration à la troisième personne que je trouve généralement moins captivante), mais cette plongée existentialiste dans l'Amérique des années 60, piétinant un peu la morale chrétienne sans pour autant donner dans l’obscène, reste une lecture tout à fait recommandable pour qui s'intéresserait à Jim Harrison. Prochaine étape en ce qui me concerne : Dalva.
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ANCIENS COMMENTAIRES (OVERBLOG)
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je suis stupéfaite ! Moi qui croyais que tu avais tout lu de Jim Harrison ;-)
Bon, je ne peux pas en dire grand chose, puisque je n'ai encore jamais lu de Harrison ... Mais c'est en projet :-)
Commentaire n°1 posté par Messaline le 01/02/2008 à 21h52
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"je suis stupéfaite ! Moi qui croyais que tu avais tout lu de Jim Harrison ;-)"
ah mais je l'ai jamais prétendu ;-)
comme je suis un peu lent à la détente, j'ai bien mis 10 ans entre l'envie de le lire, et le passage à l'acte.
on ne se refait pas !
Commentaire n°2 posté par Hank le 02/02/2008 à 13h59
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Je sais bien que tu ne l'as jamais prétendu ... :-) mais quand tu es arrivé sur le forum, tu parlais de harrison. J'ai pensé alors que tu avais tout lu ...
Mais tu as bien raison. Pareillement, je n'ai tjs pas tout lu de japrisot ...
ils m'attendent ... :-)
Commentaire n°3 posté par Messaline le 03/02/2008 à 01h07